Prêts à plonger dans le monde bruyant, brillant et parfumé
du marché de Jaipur ? Enfilez vos plus beaux habits et endossez le rôle
d’un marchand prêt à en découdre avec son adversaire afin de devenir le
marchand attitré du Maharaja !
Auteur: Sébastien Pauchon
Illustrateur : Alexandre Roche
Editeur: Gameworks
Année: 2009
Un jeu pour 2 joueurs à partir de 12 ans pour des parties
d’environ 30 minutes.
J’ai une prédilection pour les jeux à deux ou les jeux qui
marchent bien à deux joueurs. Comme c’est la configuration la plus fréquente
dans laquelle je me trouve, je suis toujours curieuse dès qu’un jeu correspondant
à ces critères sort sur le marché. Jaipur est un jeux à deux rapide et addictif
et il n’est pas rare qu’une partie en appelle immédiatement une autre.
Exactement le genre de jeu que j’aime sortir et qui fait toujours
plaisir !
Le dos des cartes à Jaipur |
But du jeu: Le but du jeu est de devenir le marchand attitré
du Maharaja en gagnant plus d’argent que votre adversaire en vendant vos
marchandises. Le jeu se joue en deux ou trois manches et le gagnant est celui
qui réussit à remporter deux.
Le sceau d'excellence tant recherché |
Mise en place: Tout d’abord, on constitue le marché en
posant 5 cartes (dont au moins 3 chameaux) entre les deux joueurs. Ensuite, on
leur distribue 5 cartes. Les cartes représentent soit des marchandises, soit
des chameaux. Les chameaux que vous avez éventuellement reçus à ce moment-là
sont retirés de votre main et posés de côté pour constituer votre enclos. Les
jetons marchandises sont classés par marchandise et dans un ordre décroissant.
Ainsi, le jeton de plus haute valeur sera sur le dessus de la pile. On mélange
les jetons bonus par type et on les met également en pile face cachée. La
partie est prête à commencer !
Juste après la mise en place |
Déroulement du jeu: Pendant la partie, vous allez récupérer
des marchandises ou des chameaux au marché, faire du troc mais surtout vendre
vos marchandises au moment opportun pour gagner un maximum d’argent (eh oui il
n’y a que l’argent qui compte, vous le savez bien ^^)
En voilà des roupies! |
Jeu!
Lorsque c’est votre tour, vous avez le choix entre
plusieurs actions :
- récupérer une marchandise du marché : allez-y,
servez-vous, vous pouvez prendre n’importe laquelle mais je sais que vous allez
généralement craquer pour celle qui a le plus de valeur. Ceci étant, faites
bien attention parce que votre main est limitée à 7 cartes (que vous allez
atteindre assez vite) et vous ne pourrez plus récupérer de carte marchandise
quand vous aurez atteint cette limite. Remplacez ensuite la marchandise que
vous avez prise par la première carte de la pioche.
- récupérer tous les chameaux du marché :
alors les chameaux, ils n’aiment pas être tous seuls, c’est soit vous prenez
toute la bande, soit vous ne prenez rien du tout. Bon, des fois il y aura un
chameau tout seul au marché et dans ce cas, vous n’en aurez qu’un seul mais il
va probablement rameuter des copains pour le rejoindre au prochain tour. Une
fois que vous avez pris tous les chameaux, vous devez les remplacer par autant
de cartes de la pioche (et laisser de belles opportunités à votre adversaire). Les
chameaux, eux, vont dans votre enclos.
Les sceaux d'excellence et les jetons bonus |
- faire un troc avec le marché : alors c’est
ici que les chameaux vont se rendre utiles. A la place de récupérer une seule
marchandise au marché, vous pouvez en récupérer plusieurs d’un coup mais dans
ce cas, il faudra y mettre du vôtre. Vous pouvez soit faire un échange entre
les marchandises que vous avez en main et celles du marché soit faire un échange
entre vos chameaux et les marchandises du marché. Vous pouvez même faire un mix
entre vos chameaux et vos marchandises. La seule limitation c’est que vous ne
pouvez pas troquer une marchandise pour une marchandise identique. Ah et aussi
bien sûr votre limite de 7 cartes en main.
- vendre vos marchandises : ah, le plaisir du
profit bien mérité après avoir passé du temps à composer votre étal !
C’est cette action qui va vous permettre de gagner de l’argent, plein
d’argent ! Vous pouvez vendre autant de marchandises identiques que vous
le souhaitez mais sachez que vous gagnez un bonus pécuniaire si vous vendez 3,
4 ou 5 marchandises. Plus vous en vendez, plus votre bonus sera élevé. Pour
chaque marchandise que vous vendez, vous récupérez un jeton marchandise. Comme
les premiers sont ceux qui ont le plus de valeur, plus vous vendez tôt, plus
vous allez gagner de l’argent ! De plus, les marchandises n’ont pas la
même valeur (ben oui, les diamants valent forcément plus que les épices) et il
sera plus profitable de vendre les certes rares mais plus lucratifs articles. Vendre
tôt pour avoir le meilleur prix ou attendre de faire des combinaisons pour
gagner le meilleur bonus ? Ce sera votre dilemme constant tout au long de
la partie.
Les différentes marchandises du jeu avec bien sûr un chameau pour leur tenir compagnie :D |
Fin de la manche : La manche se termine lorsque trois
piles de jetons marchandises sont épuisées ou qu’on ne peut plus compléter le
marché. C’est le moment de faire vos comptes ! Celui qui possède le plus
de chameaux à ce moment-là gagne 5 roupies supplémentaires. Le gagnant de la
manche reçoit un sceau d’excellence, gage de l’admiration du Maharaja.
Un aperçu des différents éléments du jeu |
Fin du jeu : La partie se termine lorsqu’un des deux
joueurs a gagné deux sceaux d’excellence.
Les cartes du marché |
Ce que Kintanakely en pense: Bon je crois que vous avez déjà
compris que j’adore ce jeu. Chaque partie est aussi intense qu’une autre et
même en y ayant déjà joué de nombreuses fois, on n’est jamais à l’abri d’une
surprise. On enrage contre un adversaire trop chanceux, on essaie des
tactiques, on essaie de s’adapter à ce qu’il y a au marché, on fulmine quand on
n’a pas assez de chameaux, on râle quand on ne veut pas abandonner ses cartes
en main mais en même temps il y a ces deux diamants au marché… Bref, un jeu qui
ne laisse pas de marbre !
L'agent que vous allez gagner en vendant les différentes marchandises |
Les petits plus:
- La simplicité: Le déroulement du jeu
n’est vraiment pas complexe en soi, le nombre d’actions réduites aidant. En
plus, il est simple à expliquer et on joue assez rapidement une fois le jeu mis
en place.
- La règle du jeu: Extrêmement claire et
concise, avec des illustrations pour les actions et la mise en place, une
structure élégante et facile à lire, la règle est un excellent exemple de ce
qu’il faut faire dans une règle de jeu. Le tout s’agrémente d’un peu d’humour,
de rappels et de précisions sur les points où on peut se tromper et même des
conseils pour jouer efficacement ! Exemplaire je vous dis ! D’ailleurs,
tiens, je vous mets le lien pour les lire ici.
- L’esthétique : Ici, c’est la
« patte » Gameworks. Au-delà du fait que les illustrations sont
carrément sublimes, les couleurs pétantes comme il faut (on est en Inde,
n’oublions pas), le thermoformage et la taille des cartes, la qualité des
jetons, tout y est impeccable. Une édition de toute beauté qui va très bien
avec le thème traité.
- L’adaptabilité : Le jeu convient
tout aussi bien aux novices de par sa simplicité, mais les joueurs aguerris
(vous savez, le genre qui compte les cartes, le genre qui se rappelle
exactement de toutes les cartes que vous avez prises et de toutes les cartes
que vous avez jouées) y trouveront également du plaisir ! C’est beau de
pouvoir contenter tout le monde !
Regardez-moi ce magnifique thermoformage avec une utilisation optimale de l'espace de la boite! |
Les petits moins:
- La mise en place : Bon, pour moi, c’est
vraiment du détail mais il faut avouer que trier les jetons à chaque début de
manche pour faire la mise en place quand on n’en a pas l’habitude peut s’avérer
laborieux.
- L'apport de la chance: Alors oui, qui dit
pioche de cartes dit apport de la chance et des fois ça peut faire mal !
Quand à chaque fois que c’est notre tour il n’y a que des cartes pourries (on
s’entend, des cartes qui n’aident pas à compléter notre main ni ne représentent
des marchandises de haute valeur) et qu’à chaque fois que c’est le tour de l’adversaire
il y a toujours un diamant, de l’or ou de l’argent, c’est rageant ! Quand
en plus on a péniblement vendu 5 marchandises identiques et que finalement on
se retrouve avec le jeton bonus avec le moins de points, c’est aussi agaçant.
- Le manque de profondeur : Alors ici,
pas la peine d’élaborer une stratégie plusieurs coups à l’avance. C’est un jeu
d’opportunisme où le gagnant sera celui qui saura le mieux s’adapter à la
situation du moment et au hasard de la pioche. Ceci implique que votre choix
sera souvent assez réduit (voire carrément résumé à faire une action précise) à
votre tour pour un jeu optimal. Pour ceux qui aiment avoir une grande maitrise
de leur jeu, c’est un obstacle indéniable.
Les 3 marchandises les plus lucratives du jeu |
Comment y jouer?
La façon la plus optimale de jouer est bien
sûr de compter les cartes et de se rappeler de toutes celles que votre
adversaire a prises. Vous pourrez ainsi élaborer une certaine tactique en
essayant de lui couper l’herbe sous le pied alors qu’il est en train de se
constituer une série dans un type de marchandise. Après, si compter les cartes
vous embête, il y a certaines techniques qui peuvent vous amener quand même à
la victoire. Il est bien sûr évident que vous devez le plus possible faire des
séries des marchandises les plus lucratives : les diamants bien sûr mais
aussi l’or et l’argent. Ceci étant, vendre en premier le tissu ou les épices peut
aussi s’avérer avantageux, alors ne
tardez pas à le faire, surtout si votre main de départ en contient déjà un
certain nombre. Le cuir est la marchandise qui rapporte le moins. Néanmoins,
c’est aussi celle qu’il y a en plus grande quantité et c’est donc là votre
chance de faire des ventes de plusieurs marchandises d’un coup. Surtout que la
première vente de cuir rapporte vraiment pas mal d’argent. Dans la mesure du
possible, essayez plutôt de vous concentrer sur vos séries plutôt que sur le
sabotage de l’adversaire (et c’est moi qui dis ça…) si en plus ça ruine les
plans de votre adversaire, tant mieux mais baser votre tactique uniquement sur l’hostilité
envers votre adversaire peut s’avérer peu rémunérateur.
Vendre beaucoup de cuir assez tôt est une garantie de revenu conséquent! |
Modulations:
Vous le trouvez trop difficile? Alors là j’avoue
que je ne sais pas trop quoi faire pour vous. Le jeu est déjà vraiment très
simple avec son nombre d’actions limitées.
Vous le trouvez trop facile? Vous pouvez faire
un draft pour la main de départ si vous la trouvez trop hasardeuse. Afin de mieux
anticiper ce qui va arriver, vous pouvez révéler les 3 premières cartes de la
pioche après la mise en place.
Une belle vue des jetons du jeu! |
Ils y ont joué!
Chewie: "Du bluff, du hasard et un peu de
stratégie. On a envie d’enchainer les parties même si la mise en place est un peu
longue."
Grizzly: "Jeu aux règles somme toute assez
simples qui a quand même un peu de réflexion pour mettre un peu de piquant
ainsi qu’un bon côté ludique et sympathique"
Florian: "Très sympathique. Par contre, il
arrive souvent qu’on sache au milieu de la manche qui l’a gagnée à cause de la
répartition des cartes et ça peut être décourageant pour le restant du jeu"
Une vue d'ensemble de tous les éléments du jeu |
Vous voulez y jouer ?
Si vous avez envie de tester le jeu et/ou que vous n’avez
pas les moyens (financiers ou physiques) de vous l’approprier, vous pouvez le
trouver soit sur boardgamearena en cliquant ici soit en tant qu’application sur
Android ou sur iOS. Sur boardgamearena vous jouez avec un adversaire réel (et
vous vous épargnez la mise en place). L’application propose soit des parties
solos contre l’IA, soit des parties en ligne soit du pass-and-play. Une
campagne très sympathique avec des modifications des règles pour chaque
nouvelle partie est également proposée.
Et la dernière photo, un chameau avec un panda mort dans ses bagages ^^ (il n'y en a qu'un quand vous jouerez, essayez de le repérer) |
Jaipur fait partie de ces petits jeux à deux (oui je sais j’en ai plein) qu’on sort pour se faire plaisir, un peu comme un plat léger et simple qu’on est content de déguster quand il est là.
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