Il y a des jeux qui ont l’air facile au premier abord mais
qui recèlent une complexité assez étonnante une fois qu’on est plongé dedans.
La Havane fait partie de ces jeux.
Auteur :Reinhard Staupe
Illustrateur :Michael Menzel
Editeur : Filosofia
Année : 2010
De 2 à 4 joueurs dès 10 ans pour une durée approximative de
45 minutes.
Il était temps qu’un jeu de gestion/construction apparaisse
sur ce blog, surtout depuis le succès des Colons de Catane qui a vu se
multiplier les jeux de ce type. Le principe général d’un jeu de gestion est
tout simple : grâce à des ressources que vous possédez, vous achetez des
constructions qui vous donnent des points de victoire. Le premier qui atteint
les points de victoire demandés gagne la partie.
But du jeu : Tout au long de la partie, chaque joueur
peut acheter des bâtiments qui valent des points de victoire différents (les
bâtiments avec le plus de points de victoire sont plus difficiles à acquérir
car ils demandent plus de ressources). Le joueur gagnant est celui qui atteint
le premier le nombre de points de victoire requis (qui varie en fonction du
nombre de joueurs).
Mise en place du jeu : On commence par placer au centre de la
table 12 bâtiments en deux lignes de 6. Chaque bâtiment vaut entre 1 et 7 points de victoire. Chaque joueur reçoit
ensuite 13 cartes action numérotées de 0 à 9 (identiques pour chaque joueur et pour les plus malins d'entre vous oui certains numéros sont en double ^^ ) ,
1 peso et 2 matériaux de construction (il en existe en bleu, rouge, jaune
ou marron mais les gris (les gravats) sont les plus nombreux (et il est plus que probable
que vous en récupériez à ce stade du jeu…)). Finalement, on approvisionne le marché de 3 peso et de 3 matériaux. A la fin de chaque tour et avant de commencer le suivant, on fera un nouvel approvisionnement dans les mêmes quantités.
Déroulement du jeu : Chaque joueur choisit secrètement
2 cartes actions, qui varient entre la sièste (n°0) qui équivaut à ne faire aucune
action et la Mamma (n°9) qui équivaut à récupérer la moitié des matériaux
présents sur la table. Il pose ses deux cartes devant lui face cachée. Quand tous les
joueurs ont choisi leurs cartes actions, le jeu peut commencer.
Jeu ! Les joueurs retournent tous en même temps leurs
deux cartes actions. Chacun les place en chiffres croissants et lit le nombre ainsi
formé (par exemple si un joueur pose le 2 et le 8, son nombre sera 28). Celui
qui a le plus petit nombre aura l’immense privilège de commencer la partie
(d’où l’intérêt de la carte sieste de valeur 0 mentionnée plus tôt, assurant quasiment la première place à celui qui la joue). Il
effectue ses deux actions et peut, s’il le souhaite et s’il en a la
possibilité, acheter un ou plusieurs bâtiments qui se trouvent à l’extrémité
d’une des deux lignes de bâtiments. Le suivant est celui qui a le deuxième plus
petit nombre et ainsi de suite. Lorsque tous les joueurs sont passés, chaque
joueur choisit une carte parmi ses onze cartes restantes et la pose face cachée
sur une de deux cartes qu’il a joué précédemment. La carte sous cette dernière
sera défaussée au prochain tour (sans application de l’action qui y est
décrite) alors que la carte face visible restante est de nouveau appliquée pour
ce tour-ci. Comme précédemment, l’ordre des joueurs dépend des numéros des
cartes actions qu’ils ont choisi d’utiliser… Le premier joueur peut donc être
différent à chaque tour de jeu !
Distribution des points : Les points de victoire sont inscrits sur chaque bâtiment
acheté. Aussi, on peut, à tout moment, savoir combien de points de victoire possède
telle ou telle personne.
Fin du jeu : Le jeu se termine lorsqu’un joueur atteint
les points de victoire requis.
Ce que Kintanakely en pense : Je trouve que ce jeu a un
charme certain, ne serait-ce que dans l’ambiance qu’il dégage. Pour un jeu de
gestion/construction, il est relativement rapide et pourtant pas si simple que
ça. Le fait de tous partir avec le même matériel fait que
l’apport de la chance est plutôt négligeable, ce qui peut décrisper certaines
personnes. Il faut jongler entre plein d’éléments, ceux qu’on connait (les
bâtiments accessibles, les matériaux « à disposition » sur la table
de jeu, l’argent « à disposition » sur la table de jeu, les éléments
qu’on possède, les éléments que les adversaires possèdent, les cartes actions
qu’on a encore en main) et ceux qu’on ne connait pas (le ou les bâtiments que
l’adversaire souhaite acquérir, les cartes qu’il va jouer, les nouveaux
matériaux qui vont sortir lors du ravitaillement). Et ça, bizarrement, ça me
rappelle un peu le boulot (mais dans un sens agréable hein, où il faut toujours
penser à plein de détails en même temps…) et c’est ce que j’aime dans ce que je
fais. Par contre, cela nécessite d’être concentré pendant tout le jeu, ce qui
en fait quand même un jeu assez sérieux par rapport à la majorité de ceux qui
sont sur le blog.
Ce que Monthoux S. en pense : Monthoux S. vous recommande de ne pas jouer à la légère ! Et pour cause ! Il y a beaucoup de possibilités de combinaison (autant pour vous que pour vos adversaires) et le jeu est plutôt rapide (partir avec un mauvais départ est généralement assez mauvais pour la suite…) Monthoux S. vous conseille donc de bien réfléchir et d’opter assez rapidement pour une stratégie avec des variables à prendre en compte comme les cartes en main, les cartes dans la défausse sans oublier bien sûr, le jeu de l’adversaire. Sinon, Monthoux S. a apprécié le fait que les cartes étaient toutes différentes et bien dessinées.
Le petit plus… Le fait que tout le monde commence (presque)
avec les mêmes éléments fait que c’est un jeu plutôt équitable. Le fait que tout
est ouvert (les cartes actions utilisées, les bâtiments achetables…) en fait un
jeu particulièrement interactif : on peut très facilement saboter les
autres en leur prenant les bâtiments qu’ils convoitent ou en les empêchant
d’atteindre leur but une fois qu’on s’aperçoit de ce que c’est, on peut attaquer
ses adversaires en leur prenant de l’argent ou des matériaux. La gestion de ses
ressources est donc importante parce qu’il faut toujours en avoir de côté pour
plus tard mais en même temps ne pas les laisser s’amonceler au risque de se les
faire piquer ! Gagner nécessite d’avoir maitrisé tellement de choses que
la victoire n’en est que plus savoureuse.
Le petit moins… Il faut dès le départ se lancer et ne pas se
laisser distancer (comme l’a si bien dit Monthoux S.). En effet, les points
s’accumulent plus vite qu’on ne s’en rend compte et l’adversaire est vite
arrivé à l’objectif alors que vous planifiez encore quelque chose dans votre
coin. De ce fait, on est loin d’un jeu d’ambiance ou d’un jeu rigolo ce qui
peut déplaire à certains. Le côté un peu méchant qui permet d’attaquer
l’adversaire directement ou indirectement peut aussi être difficile à encaisser
à certains moments (surtout si on s’acharne sur vous…)
Quand on y a joué avec Monthoux S.: Le jeu s’est avéré assez serré avec
des points de victoire finalement assez proches. Le jeu est tout aussi
intéressant à 2 qu’à 4 mais la manière de l’aborder est différente (bah oui
vous devez surveiller plus de personnes…) et des super-coups à 2 joueurs
peuvent s’avérer désastreux à 4 où il devient de plus en plus important d’être
le premier joueur et surtout de ne pas faire ce que tout le monde va essayer de
faire (partir à contre-courant s'avère généralement payant…)
Quand est-ce que j’ai envie d’y rejouer ? Dès que l’occasion
se présente bien sûr ! Et avec quelqu’un de pas susceptible (ce qui a été
le cas jusqu’à maintenant ;)
Et voilà, une petite présentation d’un jeu qui a tout d’un
grand et qui se joue avec pas mal de tact et de stratégie. Si vous vous sentez
largué la première fois, n’hésitez pas à refaire une partie, ça ne peut que
aller mieux !